Building a being:
AI needs neuroscience for human connection

23 octobre 2025
12h15 – 13h30

En visioconférence uniquement
ouvert à toutes et tous et sans inscription

ID de réunion : 961 3008 0996
Code secret : 648943


Retrouvez les vidéos sur la Playlist Humanibots – YouTube
Nouvelle séance du séminaire interdisciplinaire « Humanibots » avec Gunnar NEWQUIST
Gunnar NEWQUIST est un ancien pianiste professionnel, skieur d’extrême détenteur de records et docteur en neurosciences, avec une fascination pour les robots réalistes. En 2015, il s’est lancé dans le monde des technologies avec la question suivante : « Où sont donc passés tous ces compagnons synthétiques que la science-fiction nous promettait ? » Il a fondé la startup Brain2Bot pour développer une intelligence plus réaliste à partir des principes découverts dans ses recherches en neurosciences, plutôt que dans les sciences informatiques traditionnelles. Depuis, Gunnar travaille pour des entreprises en IA et en robotique autonome en tant que chef de produit et consultant, se concentrant principalement sur les interactions homme-machine. Aujourd’hui, sa mission est de créer du lien humain en développant des technologies qui rapprochent les gens plutôt que de les isoler. Il est convaincu qu’une révolution des neurosciences et de l’intelligence artificielle sera nécessaire pour construire le meilleur avenir possible.
Résumé
La technologie actuelle développe une intelligence artificielle aux antipodes de l’intelligence humaine. Au lieu des mimiques froides et calculées qui dominent le débat public, Dr Newquist imagine des robots chaleureux et attentionnés, dotés d’émotions et de personnalité. Cependant, pour y parvenir, il faudra révolutionner les neurosciences et l’intelligence artificielle. Dr Newquist nous présentera son parcours, de scientifique à technologue, et nous présentera certains des principaux défis technologiques qu’il estime nécessaires de relever pour créer des liens humains grâce à des robots IA plus réalistes.
Le séminaire Humanibots, coordonné par Véronique Aubergé (LIG) et Lionel Obadia (Université Lyon 2, LARHRA), est organisé par la MSH-Alpes dans le cadre de son axe de recherche « Humanibots » et en partenariat avec le Laboratoire d’Informatique de Grenoble (LIG), le Laboratoire de Psychologie et de NeuroCognition (LPNC), le Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes (LARHRA), le Laboratoire Interuniversitaire de Psychologie/Personnalité, Cognition, Changement Social (LIP/PC2S) et le CDP BOOT.
6ème séance « Peut-on vraiment prévoir quel sera l’usage des robots tels que nous les concevons dans les laboratoires de recherche ? » avec Guillaume MOREL
Guillaume Morel est professeur en robotique à Sorbonne Université et s’intéresse à la conception et la commande de systèmes robotiques interactifs, en particulier dans le cadre d’applications en santé.
Résumé
Les questions qu’il se pose intègrent des échanges permanents avec les usagers, les acteurs opérant le transfert des technologies depuis le cadre fermé des laboratoires vers le monde où se développent les usages et les chercheurs en sciences sociales proposant des outils d’observation et d’analyse de ces usages dans leurs contextes social, culturel, politique ou économique.
5ème séance « Teaching robotic dogs new tricks » avec France CADET
France CADET est une artiste de l’hybridation art-science. De sa formation en biologie, elle en a gardé un goût pour l’anatomie. Ni technophobe, ni technophile, elle interroge notre rapport à la science. Elle s’intéresse aux mutations technologiques de notre monde, à notre devenir cyborg, notre fusion avec la machine. Elle dirige l’atelier robotique au sein de l’école Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, et a enseigné à la renommée School of the Art Institute of Chicago. Ses œuvres ont été primées lors de VIDA 6.0 (Madrid, 2003), des Digital Stadium Awards (Tokyo, 2004), et figurent dans la collection du MEIAC (Badajoz, 2006).
Les œuvres de France Cadet abordent des sujets de fond avec un ton souvent ludique et ironique. C’est à travers, l’humour et la dérision que s’opère la critique sociale. Bien que sardonique le discours est toujours sous-tendu par des faits réels. Dénoncer les stéréotypes en matière de genre, défendre le droit des animaux ou encore éclairer nos peurs actuelles sur la singularité technologique… Ses médiums s’étendent du dessin à la sculpture, de la photographie à la sérigraphie, avec une prédilection pour les technologies innovantes impliquant le public. Résolument ancrées dans le futur ses installations se jouent en même temps de codes traditionnels et de détournements d’objets familiers tels que robots, trophées de chasse, planches anatomiques, dessins à l’encre, ou discours scientifique, le tout toujours réalisé par ses soins.
Résumé
Une partie majeure du travail de France Cadet repose sur l’utilisation d’un robot-chien du commerce qu’elle modifie et reprogramme en y pratiquant des actes de chirurgie électroniques. Ces nouvelles créatures hybrides nous interrogent sur le rapport complexe que nous entretenons avec l’animal, qu’il soit envisagé comme ressource agroalimentaire, réserve d’organes, support artistique ou compagnon domestique. Inspirées du vivant, ces chimères de plastiques souffrent et meurent, incarnant la monstruosité contemporaine à l’égard de l’animal tout en défiant les rêves d’immortalité des transhumanistes qui voyaient en la technologie un moyen de surpasser la mort.
France Cadet interroge notre fusion potentielle avec ces technologies, notre devenir cyborg, voire notre propre effacement. Dans cette perspective, ses œuvres proposent des figures gynoïdes — mi-femmes, mi-robots — dotées d’émotions simulées et de désirs programmés, à l’instar des cyborgs de la série Robot mon amour. Ces créatures artificielles viennent déconstruire les stéréotypes de genre, entre séduction, contrôle et artificialité.
Poussant plus loin son exploration, elle imagine des machines capables de se reproduire seules, affranchies de l’humain, comme en témoigne l’installation vidéo Demain les robots, mettant en scène un incubateur artificiel où des bébés robots sont en gestation.
Cette critique sociale d’un futur dirigé par les technologies et le productivisme s’opère à travers le détournement et la caricature, certes ironiques mais toujours inspirés de faits réels.
4ème séance « Robots sociaux : avantages et freins à leur usage » avec Dayle DAVID
Dayle DAVID est maîtresse de conférences en psychologie sociale à l’Université Rennes 2, et membre du Laboratoire de Psychologie : Cognition, Comportement, Communication (LP3C), où elle mène des recherches sur l’attribution d’humanité à des agents non humains (robots, IA, avatars) et sur les processus intergroupes dans les interactions humain-robot. Certaines de ses recherches portent également sur la perception de la menace et les stratégies adoptées par les individus pour gérer l’inconfort psychologique lié aux situations menaçantes. Dayle s’intéresse aussi aux questions éthiques en recherche et aux pratiques de science ouverte.
Résumé
Les robots sociaux, dotés de capacités d’interaction sociale, sont conçus pour assister et accompagner les utilisateurs humains. La littérature montre que : (a) ils sont acceptés dans la mesure où les personnes ont des attitudes positives à leur égard ; et (b) leur intégration est jugée pertinente dans différents domaines (e.g., santé, éducation, usage domestique, etc.) et pour divers rôles (e.g., médiateur thérapeutique, support d’apprentissage, compagnon). Cela étant, les robots sociaux suscitent également des réticences qui freinent leur usage et, par conséquent, leur adoption. Ce séminaire sera l’occasion de proposer une réflexion sur ce qui est accepté et acceptable dans le domaine de la robotique sociale.
3ème séance « Navigation Sociale Adaptative du Robot en Environnement Humain dans une Ecologie Réelle d’Usages » avec Philip SCALES
Philip Scales a obtenu sa thèse sur la thématique de la navigation sociale à l’Université Grenoble Alpes en 2024. Encadré par Olivier Aycard, professeur à l’INP Grenoble et membre du laboratoire Grenoble images parole signal automatique (GIPSA-lab – CNRS/Université Grenoble Alpes) et Véronique Aubergé, chargée de recherche CNRS au Laboratoire d’informatique de Grenoble (LIG – CNRS/Université Grenoble Alpes), ses travaux porte sur la façon dont les attitudes sociales peuvent être attribuées aux robots en fonction de leur style de navigation, appelé prosodie de la navigation. Suite à des expériences de perception, un algorithme de navigation paramétrable a été conçu et déployé, permettant de choisir la prosodie de navigation du robot, et ainsi changer la perception qu’en ont les humains. De manière générale, il s’intéresse à l’intersection entre les algorithmes de robotique en environnement humain et les expériences permettant de mieux comprendre l’interaction humain-robot.
Résumé
Lors de cette séance, Philip Scales présentera les recherches issues de sa thèse soutenue en 2024.
Les entreprises et les équipes de recherche cherchent à déployer des robots mobiles pour effectuer diverses tâches de navigation dans des environnements partagés avec des humains. Les premières approches étaient basées sur des algorithmes de navigation classiques qui considèrent les humains comme de simples obstacles, ce qui entraîne un comportement indésirable des robots. Le domaine de la navigation sociale vise à concevoir des algorithmes qui tiennent compte de facteurs sociaux tels que l’espace personnel, les normes sociales ou la prévisibilité et la fluidité du mouvement.
Malgré ces améliorations, des problèmes subsistent quant à l’acceptation des robots, et l’ensemble des variables qui devraient être contrôlées par un algorithme de navigation sociale n’est pas connu. D’autre part, les humains ont tendance à attribuer des intentions sociales, attitudes ou affects à la manière dont un robot se déplace.
Cette recherche aborde les questions suivantes : Quelles caractéristiques du mouvement du robot suscitent différentes attributions d’attitudes sociales ? Comment pouvons-nous concevoir un algorithme de navigation qui permette de contrôler ces caractéristiques ? Quel est l’impact de la perception sociale du robot sur la façon dont les gens interagissent avec lui et l’évaluent ?
Pour répondre à ces questions, nous proposons de concevoir un algorithme de navigation sociale capable d’adapter le mouvement du robot en fonction de son impact sur la perception sociale humaine, sur la base d’une compréhension de la perception des robots mobiles acquise grâce à des études expérimentales.
2ème séance « Vers un évolutionnisme post-biologique ? Politique des machines : politique du vivant » avec David PUCHEU
Enseignant chercheur en Sciences de l’Information et de la Communication (Université Bordeaux Montaigne, MICA), David Pucheu interroge les imaginaires et les idéologies qui président au développement technologique occidental.
À mi-chemin entre sociologie et philosophie des techniques, ses travaux ont notamment porté sur l’histoire du design de l’interaction Humain-Machine et plus récemment sur l’ingénierie exploratoire associée au mouvement transhumaniste californien. Il questionne par ailleurs les recompositions du croire à l’œuvre dans notre hypermodernité et plus particulièrement aux États-Unis.
Résumé
Cette contribution propose d’interroger les notions ambivalentes d’évolutionnisme et d’espèce post-biologique qui traversent la littérature scientifique et science-fictionnelle. Il s’agira notamment de questionner les perspectives esquissées par la cybernétique et le cyberpunk approfondies par les penseurs post et/ou trans-humanistes. Des perspectives que je souhaiterais confronter à l’idée d’évolution exosomatique proposée par Alfred Lotka et plus largement par les tenants des approches organologiques (Bergson, Leroi-Gourhan, Canguilhem, Stiegler) qui incitent à penser les machines adaptatives (IA, robotique) comme des réalités constitutives du vivant.
1ère séance « Negotiating and communicating intentions in social robot navigation » avec Ilaria TORRE
Ilaria Torre est maîtresse de conférences sur le sujet des interactions homme-robot à l’Université de Technologie de Chalmers en Suède. Anciennement chercheuse postdoctorale à l’Institut Royal de Technologie KTH, en Suède, puis chercheuse postdoctorale Marie Skłodowska-Curie au Trinity College de Dublin, en Irlande, elle a obtenu son doctorat à l’Université de Plymouth au Royaume-Uni, en 2017. Ses recherches sont centrées sur l’amélioration des interactions entre les humains et les robots. Cela comprend à la fois la communication verbale (par exemple : la conception de voix appropriées pour les robots) et non verbale (par exemple : comment les sons ou autres signaux non verbaux peuvent intuitivement communiquer des informations quand les robots ne peuvent pas ou ne le devraient pas utiliser le langage).
Résumé
Dans un espace centré sur l’Humain, les robots doivent tenir compte à la fois de la sécurité des piétons, comme l’évitement des collisions ou la fluidité de la foule. Les robots sont tenus de respecter les règles non écrites des interactions sociales, en s’intégrant socialement à la société pour ne pas mettre mal à l’aise les usagers. Mais qu’en est-il si le robot est lui-même pressé, qui devrait avoir la priorité ? Dans cette conférence, Ilaria Torre présentera une série de recherches visant à étudier les préférences humaines en matière de négociation des priorités lors de la circulation à pieds entourée de robots. Elle a d’abord recueilli des données sur les trajectoires humaines à partir de plusieurs études en ligne sur la navigation des usagers en présence de robots, leur capacité à agir et leurs objectifs de déplacement. Puis, elle a développé un planificateur basé sur la logique temporelle des signaux pour générer un comportement de navigation socialement acceptable pour les robots en fonction des trajectoires humaines. Enfin, elle a testé ce planificateur dans le cadre d’une étude réelle, au cours de laquelle elle a constaté que les personnes tenaient compte de leurs propres objectifs et intentions, ainsi que de ceux du robot, lorsqu’ils se déplaçaient. Ilaria Torre décrira également quelques tentatives d’utilisation de la sonification (signaux acoustiques non verbaux) pour communiquer les actions et les intentions du robot de manière intuitive et efficace.
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