Retour sur le Colloque
« Regards croisés en SHS sur les Exosquelettes : Usages, Enjeux et Perspectives »

Retour sur le Colloque « Regards croisés en SHS sur les Exosquelettes : Usages, Enjeux et Perspectives » qui a eu lieu en mai dernier à Arras dans les locaux de l’Université d’Artois.

Ce colloque, organisé par Nathalie Nevejans et Franck Geffard dans le cadre du projet ciblé PI3 – ASSISTMOV associé à la Chaire IA Responsable (CDEP), a été l’occasion de témoigner de l’importance de décommunautariser la recherche et d’inciter à penser tout le cycle de la conception à l’utilisation de l’exosquelette en partenariat avec les chercheurs issus des SHS, afin de garantir son efficacité et son acceptabilité dans notre société.
Parmi les orateurs, différents partenaires ont eu l’opportunité de participer :

• CEA LIST avec Philippe Garrec : « De l’exosquelette mécanique à l’exosquelette robotisé »
• STRATE avec Ioana Ocnarescu & Emna Kamoun : « Cartographie des imaginaires des exosquelettes et ses potentiels effets sur les développements des dispositifs médicaux »
• EVS avec Evelyne Lasserre, Axel Guïoux et Paul-Fabien Groud : « Usages technologiques partagés : Vers une humilité exo-ortho-prothétique »
• IMT Atlantique avec Myriam Le Goff-Pronost et Adzinyo Agbemanyole : « Evaluation médico-économique et remboursement de l’exosquelette »
• Approche avec Emmanuel Knapen : « Retour d’utilisation sur les exosquelettes de marche utilisés à Berck »
• CDEP avec Alison Blondeau : « Défaillance d’un exosquelette médical : quelles responsabilités ? »

Le programme complet est disponible en cliquant ici. Une publication des articles du Colloque est en cours de préparation. Certaines présentations ont été captées et seront diffusées sur le site de l’Université d’Artois.

Ce Colloque en version hybride a réuni une trentaine de personnes en présentiel autour du sujet des exosquelettes. Étaient présents différentes spécialités des SHS, dont naturellement des personnes de la faculté de droit de l’Université d’Artois, spécialistes en Intelligence Artificielle (IA) Responsable, mais également des spécialistes du droit du travail, du droit des armées, de la gestion des données personnelles, de l’éthique, du design, des assurances, du droit pénal, ainsi que des ergonomes et psychologues du travail, des anthropologues, des cliniciens, des économistes, et quelques roboticiens.

Ces regards différents portés sur les exosquelettes ont entraîné des questions / discussions sur des sujets tels que le transhumanisme, le biais de la sur-représentation de l’« homme blanc » dans les fictions Hollywoodiennes qui alimentent notre imaginaire (y compris sur les exosquelettes), le validisme avec une discussion autour du statut des appareillages et aides techniques, de l’hybridité corps / dispositifs techniques, des possibilités de port ou de non-port de la prothèse. Ont été abordées les différences culturelles de l’acceptation du handicap. Des discussions également autour de la difficulté de réglementer les dispositifs augmentés par l’IA et/ou traitant des données personnelles. Ceci a conduit notamment à signaler l’importance de distinguer les différents types d’IA et peut-être le besoin de dénominations différentes. Ces discussions interdisciplinaires réactualisent le besoin de co-construire un langage commun afin d’anticiper les choix technologiques lors du processus de développement des exosquelettes, en prenant en compte les différentes perspectives (expérience patient, financement, réglementation…).