Centre de contrôle robotique

Acculturation – Méthodologie

Coordinatrice : Caroline Moricot, professeure au département de sociologie de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, assistée de Guillaume Morel, professeur en robotique à Sorbonne Université, membre de l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR – CNRS/Sorbonne Université) et co-fondateur de GEMA life.

Les recherches du programme O2R sont essentiellement focalisées sur la conception des objets robotiques, sur leurs usages, ainsi que sur les déterminants de leur adaptation sociale. Les projets interdisciplinaires qui composent le programme sont autant d’opportunités d’explorer aux frontières des disciplines, d’expérimenter autour des objets eux-mêmes.

L’action acculturation – méthodologie se place de façon transversale à ces activités, et s’adresse non pas directement aux robots mais aux chercheuses et chercheurs.

Il s’agit d’une part de mettre en place une formation croisée des communautés scientifiques (sciences humaines et sociales <-> sciences de l’ingénieur et du numérique) aux concepts de base qu’il est important de maîtriser dans une perspective de recherche pluridisciplinaire. Un effort didactique important doit permettre de trouver un langage commun et une présentation des concepts qui permette une réelle appropriation des communautés de recherche. A ce titre, la formation ne devrait pas se limiter à des cours, conférences, mais devrait inclure des expériences pratiques (exercices d’observation en ethnographie, programmation et utilisation de robots, expériences de terrain). Un groupe de travail sera constitué et produira des contenus pédagogiques destiné aux acteurs et actrices du programme. Des sessions de formation pour les doctorant.e.s, sous forme d’école d’été, seront proposées. Le matériel ainsi produit aura ensuite vocation à être diffusé de façon large via la conception de supports appropriés (supports de cours, ouvrages, vidéos, etc.).

D’autre part, il s’agit de profiter des travaux menés au sein des actions ciblées pour s’engager dans une recherche collective sur la méthodologie. Nous alimenterons les scientifiques investi.e.s dans les projets avec des approches existantes et connues de la pratique de recherche pluridisciplinaire. En retour, nous mobiliserons l’ensemble du PEPR comme un immense champ d’expérimentation sur le plan de la méthodologie. Nous observerons et documenterons les phénomènes d’acculturation au sein des projets – ceux qui résultent des contacts entre les communautés et induisent en leur sein des changements – mais aussi les échecs et les écueils, qui permettront de guider en creux les pratiques aux interfaces.

L’objectif est ici de créer, par l’interconnexion de ces deux volets, une communauté de recherche éclairée sur les enjeux de l’adaptation sociale des robots, afin de répondre à la demande d’un programme transformant. L’action acculturation-méthodologie visera donc à positionner favorablement les acteurs et actrices futures de la recherche et innovation française sur la robotique et ses usages, en leur permettant d’avoir une vision holistique de l’activité d’innovation technologique, intriquant les questions scientifiques et technologiques, les questions sociétales et sociales et les questions centrées sur les individus.

Les objectifs

Description

La maison se donne 5 objectifs principaux : 


Sensibiliser sur la technologie comme enjeu #

Il s’agit de sensibiliser les communautés d’ingénieurs et de concepteurs autant que le grand-public sur les enjeux sociétaux et les mutations anthropologiques impliqués par les innovations technologiques, leurs implications à l’échelle de l’évolution humaine et de porter sur les processus souples de co-adaptation un regard global. Encourager la réflexion critique et citoyenne et la réappropriation des enjeux et questions technologiques, à travers des débats, des rencontres, des controverses organisées par des chercheurs en SHS. « Peut-on envisager une robotique écologique ? » « Comment impliquer des collectifs de citoyens dans la conception ? », « Les technologies dites « souples » ou « liquides » sont-elles plus viables, acceptables, etc. ? ».


Proposer des modes de conception vertueux #

Stimuler la réflexion sur les moyens dont nous disposons pour « ne plus faire comme avant » (organic conception), intégrer les impacts de la pression environnementale et concevoir des technologies plus adaptées, à partir d’autres matériaux, réfléchir à des usages vertueux. 


Imaginer #

Proposer à l’intérieur du PEPR et au-delà un espace de vision et de narration autour des technologies futures, leurs formes, leurs possibles usages et adaptations sociales. Stimuler des imaginaires technologiques plus adaptés aux défis de notre temps que ceux du XXe siècle dont nous avons hérités. Cette réflexion prendra la forme d’un dispositif de type red team et de l’animation d’un atelier régulier sur les imaginaires du futur avec des écrivains de SF et des spécialistes de la narration spéculative.


Impliquer #

Favoriser des dispositifs participatifs innovants qui permettent de faire de la pédagogie, de la co-conception ou de la participation, en particulier sur les questions de robotique souple, organique. Mise en place de dispositifs de partage (de type hackaton, démos, etc). Inclure des collectifs qui n’ont pas toujours leur mot à dire dans les processus d’innovation technologique. Inviter tout au long du programme les porteurs des différents projets à confronter leurs innovations ou leurs propositions dans le cadre de débats et consultations plus larges ou avec d’autres publics auxquels ils ne sont pas confrontés d’ordinaire.


Booster la créativité #

Résidences d’artistes – Favoriser les échanges et les passerelles entre recherche, design, art et société à travers un certain nombre d’opérations (résidences, ateliers-performances, démonstrations, installations, expositions, formation, etc). Proposer un lieu de rencontre entre arts, sciences et design, pour lever des verrous créatifs, en s’appuyant sur un réseau d’écoles d’art et d’institutions artistiques (écoles de design, Cité des sciences, institutions muséales, arts technologiques). Il s’agit de favoriser des résidences d’artistes dans les laboratoires, mais aussi de développer des opérations de type installations temporaires, expositions, performances, et de rencontres autour du travail d’artistes, de designers.


Les autres projets PEPR