La Maison des Humanités Potentielles

Coordinateur : Emmanuel Grimaud, directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’ethnologie et sociologie comparative (LESC – CNRS/Université Paris Nanterre), assisté de Christian Duriez, directeur de recherche Inria, membre du Centre de recherche en informatique, signal et automatique de Lille (CRIStAL – CNRS/Centrale Lille/Université de Lille) et responsable de l’équipe DEFROST, DEFormable RObotic SofTware

L’idée de la maison des humanités potentielles du programme de recherche Robotique organique (sciences humaines et sociales (SHS), design, arts robotiques) est centrale dans l’animation du programme, elle sera la principale action pour donner de la visibilité au PEPR auprès du grand public mais sera aussi un outil d’animation en interne, pour favoriser la science citoyenne, les collaborations avec des artistes, et la diffusion des connaissances en robotique.

Outil de sensibilisation et de mobilisation, elle vise à devenir un véritable catalyseur entre SHS, robotique, art et design pour penser les futurs possibles et les processus de co-adaptation et de co-évolution entre corps, technologie et environnement. Soucieux de remettre le corps humain, l’environnement et la fluidité des relations au centre de la réflexion critique et des collectifs de citoyens désirant s’approprier les innovations technologiques au lieu de les subir dans tous les domaines où des processus d’automatisation et de robotisation sont en jeu (de l’agriculture à l’industrie en passant par l’éducation ou l’art). 

Un dispositif de type red team (ou think tank) réunira chercheurs, écrivains de science-fiction, designers. Des docs et postdocs seront spécialement recrutés pour animer ce dispositif que l’on souhaite transversal et pluridisciplinaire, un véritable ouvroir de possibilités. Dans la red team, l’ensemble des chercheurs du programme seront impliqués (C.Moricot, L.Obadia, J.Becker, G.Morel, C.Duriez) mais aussi les designers (E.Ducourneau, S.Bianchini) ainsi que des personnalités extérieures reconnues pour leur travail de prospective (J.Halloy). Un évènement par an, plus large, fédérant les communautés SHS et robotique est envisagé, situé dans les villes où les universités porteuses de projets ciblés sont situées (Paris, Strasbourg, Toulouse, Lille, Montpellier, Nancy). Durant cet évènement, seront proposés des débats, une exposition, des démonstrations, des conférences, un hackathon, … Un travail préparatoire de ces évènements sera réalisé chaque année lors des journées annuelles du PEPR

Les objectifs

Description

La maison se donne 5 objectifs principaux : 


Sensibiliser sur la technologie comme enjeu #

Il s’agit de sensibiliser les communautés d’ingénieurs et de concepteurs autant que le grand-public sur les enjeux sociétaux et les mutations anthropologiques impliqués par les innovations technologiques, leurs implications à l’échelle de l’évolution humaine et de porter sur les processus souples de co-adaptation un regard global. Encourager la réflexion critique et citoyenne et la réappropriation des enjeux et questions technologiques, à travers des débats, des rencontres, des controverses organisées par des chercheurs en SHS. « Peut-on envisager une robotique écologique ? » « Comment impliquer des collectifs de citoyens dans la conception ? », « Les technologies dites « souples » ou « liquides » sont-elles plus viables, acceptables, etc. ? ».


Proposer des modes de conception vertueux #

Stimuler la réflexion sur les moyens dont nous disposons pour « ne plus faire comme avant » (organic conception), intégrer les impacts de la pression environnementale et concevoir des technologies plus adaptées, à partir d’autres matériaux, réfléchir à des usages vertueux. 


Imaginer #

Proposer à l’intérieur du PEPR et au-delà un espace de vision et de narration autour des technologies futures, leurs formes, leurs possibles usages et adaptations sociales. Stimuler des imaginaires technologiques plus adaptés aux défis de notre temps que ceux du XXe siècle dont nous avons hérités. Cette réflexion prendra la forme d’un dispositif de type red team et de l’animation d’un atelier régulier sur les imaginaires du futur avec des écrivains de SF et des spécialistes de la narration spéculative.


Impliquer #

Favoriser des dispositifs participatifs innovants qui permettent de faire de la pédagogie, de la co-conception ou de la participation, en particulier sur les questions de robotique souple, organique. Mise en place de dispositifs de partage (de type hackaton, démos, etc). Inclure des collectifs qui n’ont pas toujours leur mot à dire dans les processus d’innovation technologique. Inviter tout au long du programme les porteurs des différents projets à confronter leurs innovations ou leurs propositions dans le cadre de débats et consultations plus larges ou avec d’autres publics auxquels ils ne sont pas confrontés d’ordinaire.


Booster la créativité #

Résidences d’artistes – Favoriser les échanges et les passerelles entre recherche, design, art et société à travers un certain nombre d’opérations (résidences, ateliers-performances, démonstrations, installations, expositions, formation, etc). Proposer un lieu de rencontre entre arts, sciences et design, pour lever des verrous créatifs, en s’appuyant sur un réseau d’écoles d’art et d’institutions artistiques (écoles de design, Cité des sciences, institutions muséales, arts technologiques). Il s’agit de favoriser des résidences d’artistes dans les laboratoires, mais aussi de développer des opérations de type installations temporaires, expositions, performances, et de rencontres autour du travail d’artistes, de designers.


Les autres projets PEPR