Retour sur la 1ère session « Le dur » des ateliers d’exploration spéculative
« Le dur, le souple et le weird »

7 – 8 novembre 2024

ENSCI – Salle Charlotte Perriand
48 rue Saint-Sabin
75011 Paris

Le premier atelier de libre réflexion, lancé par la Maison des Humanités Potentielles, sur le thème « Le dur » visait à explorer des pistes liées de près ou de loin à la robotique organique et à ses implications sociales, philosophiques et culturelles.
Brad Tabas, philosophe des sciences et des techniques à l’ENSTA Bretagne, se propose d’assouplir nos visions de la terre et propose de la penser comme un être mou, souple ou pour le moins étrange. Remettant en question les façons ordinaires d’imaginer les humains en appui sur un sol dur, il propose une expérience de pensée : imaginer la terre au sein du cosmos comme on pense les poulpes dans l’univers marin.
Julien Wacquez, spécialiste en science-fiction et post-doctorant pour le projet AS3 à ETIS, se propose de décortiquer les citations de Dune dans les tweets ou « Xes » d’Elon Musk, et démontre à quel point ce dernier s’inspire d’une hard science-fiction complètement surannée.
Emmanuel Grimaud, anthropologue, co-animateur de la Maison des Humanités Potentielles, s’intéresse à la rhéologie, cette science récente des déformations de la matière, et se penche sur les travaux des architectes sur les rivières, les déluges et la mousson. Pourquoi a-t-on tant de mal avec les changements de phase de la matière, du liquide, du solide et du gazeux. Comment faire la rhéologie du weird ?
Emmanuel Ducourneau, designer et post-doctorant pour le projet AS1, analyse le sablocène : le sable, 2e matière dure mondialement utilisée, dans les logements ou les microprocesseurs, les optiques et les alliages métalliques. Il l’analyse d’un point de vue matériel mais aussi géopolitique. Présentation de « Sandy », un programme représentant un poulpe des sables vivant dans un monde régi par les lois physico-chimiques des matières granulaires et ses habitants. Comme un bernard-l’hermite, Sandy est confiné dans une machine d’origine humaine, un Minitel, qui s’érode au fil de ses utilisations, car le dur ne peut plus persister.
Grégory Chatonsky, artiste et fondateur de Incident.net, une plateforme Netart, partage et commente le film qu’il a conçu pour la ville du Havre, entièrement généré avec une IA, laissant des formes violettes mouvantes interagir avec une ville portuaire, ses flots et ses habitants.


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